Demande de Protection Spéciale pour les Colombiens Détenu en Haïti Après le Magnicide de Jovenel Moïse
Le gouvernement colombien a exprimé ce dimanche sa préoccupation quant à la sécurité de dix-sept de ses ressortissants actuellement détenus en Haïti, en lien avec l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Cette démarche fait suite à un violent incident survenu samedi dernier dans la prison civile de Port-au-Prince, au cours duquel au moins dix personnes ont perdu la vie lors d’une attaque menée par des bandes armées.
Dans un communiqué officiel, le Ministère des Affaires étrangères colombien a révélé avoir adressé une note diplomatique au gouvernement de la République d’Haïti. Cette note appelle à une protection spéciale pour “la préservation de l’intégrité physique et de la sécurité des citoyens colombiens privés de liberté” sur le territoire haïtien.
L’assassinat du président Jovenel Moïse, survenu en juillet 2021, avait plongé Haïti dans une crise politique et sécuritaire profonde, exacerbant les tensions dans un pays déjà en proie à l’instabilité. Parmi les suspects arrêtés en lien avec ce crime, plusieurs ressortissants colombiens, anciens militaires pour la plupart, se trouvent depuis en détention provisoire, dans l’attente de leur procès.
La situation sécuritaire dans les prisons haïtiennes, notoirement surpeuplées et sous-équipées, est une source de préoccupation constante pour les organisations de droits de l’homme internationales. L’attaque du week-end dernier met en lumière les risques auxquels sont exposés les détenus, y compris les ressortissants étrangers.
Le gouvernement colombien, en demandant cette protection spéciale, souligne son inquiétude face à la vulnérabilité de ses citoyens détenus à Port-au-Prince et rappelle la responsabilité des autorités haïtiennes de garantir la sécurité et le bien-être de tous les individus sous leur juridiction, conformément aux standards internationaux des droits de l’homme.
La réponse du gouvernement haïtien à cette demande reste attendue. Cette situation met en évidence les défis sécuritaires et diplomatiques persistants auxquels Haïti doit faire face, dans un contexte de crise politique prolongée et de violence endémique.