Sanctionné par le Canada qui le soupçonne « d’utiliser son statut pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption, » Gary Bodeau, ancien président de la chambre des députés, est sorti de son silence.
Via un communiqué de presse daté du 20 novembre, l’ex député de Delmas a dénoncé les sanctions imposées par le gouvernement canadien à son encontre. « Je condamne sans équivoque le récent communiqué de presse du gouvernement canadien, qui m’a étiqueté comme un individu impliqué dans le financement et la prolifération de gangs et d’autres groupes violents en Haïti. Le gouvernement canadien m’a accusé de participer à des violations des droits de l’homme contre mon propre peuple, le peuple haïtien, » commença-t-il.
« Tout au long de ma carrière politique et professionnelle, je n’ai jamais participé à aucune des activités dont on m’accuse. Je mets quiconque en défit d’attester le contraire. J’ai toujours soutenu les efforts des groupes non-violents en Haïti qui s’efforcent de construire un avenir meilleur où les droits de la personne sont respectés et où les Haïtiens peuvent atteindre la prospérité, » se défend l’ex député.
L’ex député de Delmas dénonce une persécution politique, et soutient que le gouvernement canadien ne dispose d’aucune preuve de ses allégations. « Ce que fait le gouvernement canadien, c’est me cibler et me soumettre à la persécution politique. Aussi, cette action sans fondement a-t-elle été conçue pour me priver de ma crédibilité et empêcher mon ascension continue au niveau de la sphère de la gouvernance démocratique d’Haïti. Le gouvernement du Canada fait des allégations pour lesquelles il n’y a absolument aucune preuve. »
Se disant innocent, Gary Bodeau affirme n’avoir jamais été acteur ou complice de ce dont il est accusé. « À aucun moment de ma vie, je n’ai participé à des activités liées à des gangs, à des violations des droits de la personne, au trafic d’armes ou à toute autre trafic illicite dans mon pays ou ailleurs dans le monde. Je n’ai jamais pris part à aucune activité qui pourrait conduire à la déstabilisation de mon pays et nuire à la sécurité de mes compatriotes. »
Gary Bodeau se présente comme un homme ayant, tout au long de sa vie, été au service du peuple. « La réalité est que j’ai consacré ma vie au service public. J’ai consacré ma vie au peuple d’Haïti. J’ai consacré ma vie à faire en sorte que les gens de ma communauté, de ma circonscription et de mon pays puissent vivre dans une société dont ils peuvent être fiers et où ils peuvent se sentir en sécurité. Au cours de mes quatre années de mandat au Parlement haïtien, j’ai proposé et soutenu des lois qui garantissent l’Etat de droit, la promotion des droits de l’homme et qui élèvent en dignité le peuple haïtien. Après mon mandat, j’ai créé une fondation qui se consacre exclusivement à offrir aux jeunes des activités sportives et éducatives dans plusieurs communes du pays. »
Pour finir, Gary Bodeau demande au peuple haïtien de croire en lui, et de le soutenir dans sa lutte pour la démocratie en Haïti. Et promet de « prendre les mesures légales nécessaires pour laver son nom et regagner la confiance du public. »
King Berdji Estiverne